Hans Wildorf

Sommaire

Qui est Hans Wilsdorf ?

Une telle question semble simple pour un passionné d’horlogerie. Il vous répondra aisément qu’« il est le créateur de Rolex ». Mais finalement, une telle réponse n’est pas suffisante. Elle ne nous donne pas la clé qui va nous permettre de connaître qui il est vraiment. Faute de pouvoir l’interviewer, nous tâcherons de le connaître en découvrant ce qui a ponctué sa vie.

Une jeunesse Bavaroise et un premier passage en Suisse.

Né orphelin en Bavière en 1881, Hans Wilsdorf va rapidement partir en Suisse. Il travaillera à la Chaux-de-Fonds pour un fabricant de montre.

C’est à 24 ans que l’Allemand va partir pour Londres. Il y fonde avec son beau-frère la société Wilsdorf Davis en 1905. Son objectif : créer des montres de qualité à un prix abordable.

Mais attention, pas n’importe lesquelles ! Il produit des montres bracelets. S’il nous paraît logique de nos jours d’en porter, en 1905 une montre bracelet est une montre féminine. Les hommes ont leur montre à gousset, bien au chaud dans leur poche.

1914, montre Rolex comparable à celle certifiée par l’observatoire de Kew

Afin d’atteindre son objectif, il entame une collaboration avec une manufacture Suisse de taille modeste, située à Bienne. Dirigée par Hermann Aegler, celle-ci produit des mouvements étonnamment petits pour l’époque. Il les importe à Londres et les fait placer dans des boîtiers de montre. Sa propre entreprise horlogère voit le jour cette année 1905.

Hans Wilsdorf n’a pas la prétention de faire ses propres mouvements. Cependant, afin de produire les meilleures montres il va prendre les meilleurs mécanismes. La petite taille de ceux développés par Hermann Aegler lui permettent de les insérer dans un boitier de taille réduite qui pourra habiller nos poignets. Son obsession pour la perfection sera saluée en 1910 puis en 1914. Sa montre bracelet reçoit simultanément le premier bulletin de chronométrie au monde, jamais décerné à une montre bracelet, et un bulletin de classe A de la part de l’observatoire de Kew en Grande Bretagne.

Ce qu’il est important de noter, c’est que ces bulletins sont principalement décernés à des montres marines.

Son retour en Suisse

Jusqu’au 20eme siècle, les montres bracelets sont faites pour les femmes. Elles sont un accessoire qui peut être paré de diamants. Par conséquent, il n’est pas considéré comme viril pour un homme d’en porter une. Les seuls hommes autorisés à en porter, sont ceux qui ont un travail à forte connotation virile, soit les pilotes et les marins. Dans leur cas la montre est un outil, un accessoire à leur travail. Elles les accompagnent dans leurs épopées.

Afin que ses montres soient acceptées par cette société du début du 20e siècle, Hans Wilsdorf va les imprégner d’une forte ADN.

Après être retourné en Suisse en 1919 pour éviter les taxes imposées sur les produits de luxe importés, notre héros mystérieux va développer la première montre étanche. La Oyster à forme coussin voit le jour en 1926.

Un an après, en 1927, cette même Oyster est au poignet de Mercedes Gleitze, qui traverse la Manche à la nage. Elle est la première femme à réaliser cet exploit. En démontrant au monde que ses montres sont d’une qualité exceptionnelle, Hans Wilsdorf vient d’insuffler l’ADN à sa maison. Elle sera résolument reliée à l’exploit et au dépassement de soi.

Mais pour conquérir de futurs consommateurs qui n’ont pas tous ce quotidien d’exception, Rolex a besoin d’un style, de quelque chose qui la rende identifiable. En 1931, la couronne est adoptée. Elle est choisie car Hans Wilsdorf demande à ses employés de surtout faire « du beau travail ». Les chefs d’œuvres réalisés prétendent à la première place, réservée au Roi. Et ce roi est parti à la conquête des sommets et des fonds marins. En 1953 Sir Edmund Hillary et Tenzing Norgay se hissent au sommet du mont Everest, équipés de chronomètres Rolex Oyster Perpetual. En 1960, Don Walsh et Jacques Piccard pilotent le submersible Trieste lors de sa plongée vers le point le plus profond des océans. La Rolex Deep Sea Special participe à l’exploit en étant fixée sur la coque.

Hans Wilsdorf et sa vision permanente

S’il a perdu sa femme en 1944, Hans Wilsdorf ne mourra qu’en 1960. A la lecture de son testament, on apprend qu’il lègue ses parts du Groupe Rolex à la Fondation Hans Wilsdorf qu’il avait créée en 1945. Cette dernière se retrouve donc la propriétaire exclusive du Groupe Rolex et a pour mission d’assurer la pérennité du Groupe ainsi qu’allouer des dons à diverses œuvres de bienfaisances.

Qui est donc Hans Wilsdorf ?

Il a su comprendre l’importance de la montre. En mettant en avant cette aventure, il l’a vendue au monde entier. Il a compris le marché, la société dans laquelle il vivait et y a adapté l’horlogerie. Hans Wilsdorf est donc un visionnaire, un grand marqueteur et un assoiffé d’aventure.

Cet article doit vous permettre de vous poser, de comprendre l’histoire de ces montres à la couronne, de regarder autour de vous et de choisir votre aventure.

Sommaire

Marie Amélie de the french watch girl

Marie-Amélie

The French Watch Girl c’est moi, Marie-Amélie, une passionnée d’horlogerie mais pas depuis mon enfance. L’ayant découvert sur le tard, j’ai voulu rattraper ce retard et curieuse de nature, j’en ai fait mon métier, que dis-je mes métiers aujourd’hui.

Articles liés

Gerald Genta : parcours d’un visionnaire de l’horlogerie

Gerald Genta, c’est un visionnaire de l’horlogerie. Si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez au moins quelques une de ses créations. Oui, c’est bien cet homme qui est derrière la Nautilus de Patek Philippe, la Royal Oak d’Audemars Piguet, la Constellation d’Omega et bien d’autres modèles incontournables aujourd’hui encore.

Découvrir »