Les femmes et l’horlogerie, c’est une histoire qui remonte à plus de 200 ans.
Le géant de l’horlogerie Breguet doit par exemple beaucoup aux femmes de l’aristocratie du 18e siècle mécènes, passionnées d’horlogerie et de mouvements mécaniques, qui ont passé de nombreuses commandes à Abraham Louis Breguet, fondateur de l’entreprise. Parmi ces femmes, on peut notamment citer Caroline Murat, soeur cadette de Napoléon et reine de Naples et Marie Antoinette d’Autriche, épouse de Louis XVI.
Mais à cette époque, l’horlogerie était réservée à une petite partie de la population, la plus riche, la plus éduquée et la plus élevée socialement. Avoir une passion pour les montres n’était possible que pour les hommes ainsi que quelques rares femmes qui rentraient dans ces critères.
Par la suite, les évolutions sociales et sociétales ont fait que plus de femmes (et d’hommes) ont pu commencer à avoir accès à des études supérieures, à de meilleures rémunérations et à une amélioration du niveau de vie.
En parallèle, les marques de montres ont saisi l’intérêt qu’elles avaient dans la démocratisation de l’horlogerie. Elles ont donc élargi leur offre de modèles et les manufactures horlogères ont commencé à se multiplier.
Cependant, l’amélioration et la diversification de l’offre de montres a surtout été effective pour les hommes. Les femmes ont été majoritairement délaissées par les horlogers, qui leurs proposaient surtout des modèles simplifiés de montres pour hommes qui manquaient cruellement de contenu et de techniques horlogères.
La marque Chaumet avait créé et démocratisé dès le 19e siècle des montres dédiées aux femmes, mais elle étaient à chaque fois des pièces uniques. Ce fonctionnement de la marque avait fortement influencé l’horlogerie pour femme jusqu’au début du 20e siècle, qui ne proposait presque systématiquement que des modèles uniques et pas de collections complètes.
Il a été remarqué qu’en plus de l’aspect technique, la montre joue chez la femme aussi le rôle majeur d’accessoire qui s’adapte à la tenue portée. Les collections horlogères féminines doivent donc répondre à cette demande et proposer des collections avec des modèles divers qui permettent de nombreuses associations.
Cartier est l’une des premières marques qui a commencé à créer des collections spécialement pour femmes face à ce manque de modèles dames dans l’horlogerie comme décrit ci-dessus. Les montres Crash, Hypnose ou plus récemment la Panthère ont été réellement conçues pour un public féminin friand d’horlogerie.
La marque a également introduit des formes originales sur ses montres féminines, ce qui a fait de chaque pièce pour femme une pièce unique et reconnaissable, bien distinguée de la collection pour hommes.
En 1930, un premier changement majeur s’opère avec le dévoilement de la “Rolls” de Léon Hatot, première montre automatique pour dame créée par la maison Blancpain.
Jaeger LeCoultre est ensuite la première maison à réduire la taille du boitier pour les poignets plus fins des dames avec la Calibre 101. Cela ouvre la voie à miniaturisation des montres pour femmes.
Malheureusement à la suite de ça pendant longtemps, les modèles pour femme se son réduits en majorité à des modèles pour hommes avec un boitier de diamètre plus petit, avec quelques “réhaussements” comme des touches de nacres ou bien des diamants rajoutés sur les modèles, mais une perte de qualité technique horlogère avec bien souvent un mécanisme à quartz.
La maison horlogère Jaeger LeCoultre popularise aussi un peu plus tard le cadran rectangulaire avec son modèle phare : la montre Reverso.